Il était tard, une odeur de café et de cigarette froide régnait dans l’appartement. Pour une fois il n’était pas en parfait état, il y avait des cartons qui trainaient encore dans tous les coins. Certains n’étaient pas encore déballés parce qu’il n’en avait pas eu l’envie, d’autres parce que cela lui demandait trop d’efforts. Il lança un regard circulaire sur la pièce jusqu’à ce ses pupilles se posent sur les lettre rouges qui ornaient l’un des cartons. ‘’Marissa’’. Les affaires de la jeunesse de sa mère sont là, à quelques pas de lui et il ne peut se résoudre à les faires pour en apprendre plus.
 
 
2008 :
 
« Oui Maman, je sais exactement où se trouve la nourriture du chien, tu sais j’ai vécu dans cette maison pendant des années et c’est moi qui m’occupait de Monty. » La pièce avait tellement peu changée depuis ces dernières années. il y avait toujours cette coupe d’orthographe qu’il avait gagné à l’âge de huit ans, la photo de famille qu’ils avaient prises lorsqu’il avait six. Il se souvint parfaitement de l’âge qu’il avait car peu de temps avant il était tombé et avant cassé en deux une de ses dents de devant. « Oh oui je sais mon chéri… mais… c’est la première fois que je pars depuis… » elle baissa la tête, elle n’avait jamais dit à haute voix les choses lorsqu’elles tournaient mal. Sa mère était une femme forte, peut être la plus forte qu’il lui ai jamais été donné de voir. « Je sais M’man… mais part tranquillement y aura aucun soucis, et dis bonjour à grand-mère. Je t’aime. » Il déposa un baiser sur le front de sa mère avant de la forcer à sortir de son appartement pour qu’elle puisse prendre son taxi.
 
 
Alors qu’il repensait à ce moment, à cet instant où il insistait tant pour voir sa mère s’éloigner de lui il fut envahi de toutes sortes de remords et de regrets. On ne se rend pas compte de ce que l’on fait au moment où on le fait et des années après il se sentait encore coupable des mots qu’il avait eu envers sa mère.
 
 
2008 :
 
« Allo ? … Oui c’est lui… » Il ne put ajouter d’autres mots durant le reste de la conversation. Sa femme le regardait de loin, se demandant ce qui pouvait bien le plonger dans un tel mutisme jusqu’à ce qu’il raccroche enfin le téléphone. Pour elle et sa jalousie maladive il n’y avait qu’une seule possibilité, il devait avoir une maîtresse. De toutes façons pour elle il était toujours sur le point de la quitter, elle avait d’ailleurs déjà utilisé un grand nombre de techniques pour le garder auprès d’elle bien qu’elle n’en avait pas tant besoin que ça fut un temps. « C’était qui ? » Il déposa le téléphona avant de se tourner vers elle tout en sentant les larmes monter à ses yeux. « L’hôpital de Charleston… ma mère est morte dans l’ouragan… »
 
 
Cette évènement avait été si dur pour lui, sa mère était tout ce qui lui restait dans ce monde. Il n’avait pas eu la chance de bien connaître son père, en fait il était médecin et passait la plupart de son temps à l’étranger pour l’association médecins sans frontière.